Franchir les frontières. Pratiques de l’interdisciplinarité et construction du chercheur

Franchir les frontières. Pratiques de l’interdisciplinarité et construction du chercheur

RÉSUMÉ

Ce texte contribue à un large ensemble de réflexions sur l’interdisciplinarité. Au travers des trajectoires personnelles des coauteurs, il vise à comprendre le rôle de l’interdisciplinarité « de l’intérieur », dans la construction des chercheuses et des chercheurs et, partant, de porter un regard positif sur cette pratique souvent présentée sous un angle négatif (difficultés, écueils, etc.). Les exemples concrets de franchissements des frontières disciplinaires, sont autant de témoignages de la diversité des trajectoires. Mais à travers cette diversité se dessinent des traits communs. L’interdisciplinarité s’est construite en même temps que l’identité scientifique de chacun s’est façonnée. Cette construction particulière n’est probablement pas sans lien avec une certaine proximité avec le « terrain », dans toutes ses composantes physiques ou sociales. Elle est aussi le propre d’une hybridation entre les parcours individuels et la diversité des expertises scientifiques et culturelles des collègues avec lesquels se nouent les collaborations. Ce retour d’expérience réflexif offre à l’analyse de la pratique interdisciplinaire quelques éléments d’objectivation, notamment sur la manière dont elle façonne les trajectoires individuelles et sur le rôle du décentrement et de la réflexivité dans ces trajectoires.

 

ABSTRACT

This text is a contribution to the vast debate on interdisciplinary research that is unfolding with increasing intensity. Through the co-authors’ personal and original trajectories, it aims to understand “from the inside” the role of interdisciplinary practice in the scientific construction of researchers and, thus, to bring a more positive vision of this practice often portrayed in a negative light (difficulties, pitfalls, etc.). The concrete examples of crossing boundaries between the natural and social sciences demonstrate the diversity and the plurality of forms these interdisciplinary trajectories may take. Yet, through this diversity, some common features emerge. Interdisciplinarity developed simultaneously with the shaping of the scientific identity of each individual. This distinctive construction is probably linked to a certain closeness with the “field” in all its physical and social dimensions. It is also most certainly the result of a hybridization between individual backgrounds and the diversity of scientific and cultural experiences of the colleagues involved in the collaborations. This reflexive feedback provides some elements of objectivation for the analysis of interdisciplinary practice, particularly around the role of decentring and reflexivity in interdisciplinary trajectories.

Chrystelle Negron

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