Dialogue et échange avec les acteurs sur les zones cibles. Dans le cadre du démarrage du projet CECC, des ateliers de lancement sont organisés dans les zones cibles du projet. En effet, pour s’assurer que le corpus d’informations et d’outils, qui sera développé par les chercheurs de l’IRD et leurs partenaires académiques et opérationnels des institutions au Sud, réponde effectivement aux besoins des utilisateurs finaux identifiés, des ateliers de lancement ont été prévus au Sahel : à Niamey au Niger et à Dakar au Sénégal. Ces ateliers ont pour objectif, d’une part, de donner de la visibilité aux actions qui seront menées sur chaque territoire dans le cadre du projet, mais aussi et surtout de renforcer le dialogue entre les chercheurs du projet, leurs partenaires et les utilisateurs finaux des livrables, voire d’identifier de nouveaux utilisateurs intéressés par les résultats du projet.
Ce premier atelier de lancement au Niger s’est tenu les 07,08 et 09 Décembre 2021, au Centre Régional AGRHYMET à Niamey, qui a aussi appuyé son organisation. Cette rencontre a permis de présenter la dynamique générale du projet CECC ainsi que ses objectifs à divers acteurs nationaux et internationaux du domaine de l’eau : académiques, institutionnels, opérationnels ; mais aussi de dialoguer et échanger avec eux autour des actions prévues au Sahel.
L’ouverture de l’atelier a eu lieu le Mardi 07 Décembre, en la présence du Ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes du Niger, son Excellence Magagi Laouan, de l’Ambassadeur de France au Niger, Monsieur Alexandre Garcia et du Directeur Général de l’AGRHYMET, Monsieur Souleymane Ouédraogo. Le projet, ses enjeux et ses objectifs ont été présentés dans leurs grandes lignes, puis les chercheurs du projet ont pu présenter leurs thématiques de recherche dans le cadre de CECC. Le mercredi et jeudi, les participants et les chercheurs ont pu échanger et dialoguer dans le cadre de sessions de travail en petits groupes, portant sur les différentes actions CECC prévues au Niger. Une visite de terrain organisées le mercredi après-midi a permis de présenter plusieurs endroits de Niamey touchés par les inondations fluviales et la remontée des eaux de nappes, et a été l’occasion pour les participants d’échanger entre eux de manière plus informelle. Globalement, environ 70 personnes ont assisté à la journée en plénière de l’atelier, et les sessions d’information et d’échanges ont chacune accueilli une vingtaine de participants issus d’horizons divers, permettant d’avoir des échanges riches, nécessaires pour préciser les attentes vis-à-vis des actions prévues au Niger et s’assurer par la suite que les livrables correspondront aux besoins des utilisateurs finaux.
Publication du volume n°2 du sixième rapport du GIEC
Le 2ième volume du 6ième rapport du GIEC, dédié aux impacts, aux vulnérabilités ainsi qu’à l’adaptation au réchauffement climatique est paru fin février. La déclinaison régionale de ces sujets y font l’objet d’une attention particulière.
Tout en mettant l’accent sur les aspects transdisciplinaires, ce volume consacre, pour la première fois, un chapitre entier à la question de l’eau. Le réchauffement de ces dernières années s’est traduit avec la plus haute certitude par une intensification du cycle hydrologique, augmentant les risques de pénurie comme les risques d’inondations. Les vulnérabilités hydriques liées à différents facteurs socio-économiques se trouvent, de ce fait, exacerbées par le dérèglement climatique. On estime ainsi avec un bon niveau de certitude que plus de 700 millions d’êtres humains à travers le monde sont affectés par une augmentation de la pluie maximum journalière annuelle, et un nombre équivalent par des périodes sèches plus longues et plus sévères. Ceci est particulièrement vrai pour les zones tropicales. Chaque degré supplémentaire de réchauffement va renforcer l’aléa pluviométrique, que ce soit en termes de plus fortes intensités des pluies extrêmes ou de sécheresses plus prononcées ; les populations déjà les plus exposées aux inondations ou aux sécheresses vont donc voir augmenter leur vulnérabilité. Dans le scénario moyen RCP 6.0-SSP2, une croissance de 3% à 8% de la proportion de la population mondiale exposée à une pénurie d’eau extrême à exceptionnelle est anticipée. En cas de hausse de la température globale de 4°C d’ici la fin du siècle, on escompte que 2,1 milliards de personnes seront touchées simultanément par des débits de crue plus forts – susceptibles de provoquer des inondations – et par des étiages plus prononcés – synonymes de pénuries de grande ampleur. Les populations les plus touchées seront les plus pauvres, localisées notamment en Afrique sub-saharienne.
Il ressort des conclusions de ce rapport que des politiques d’adaptation drastique aux excès ou pénuries d’eau vont devoir être menées au Sahel, qui devront s’appuyer sur des connaissances les plus fines possible des trajectoires d’évolution hydroclimatique actuelles et à venir. Le projet CECC entend contribuer à l’élaboration et au transfert de ces connaissances essentielles.
Pluies et inondations : Cycle de conférences « Ma planète demain »
Dans le cadre du Cycle de conférences « Ma planète demain », organisé en Novembre 2021 par la Cité des sciences et de l’industrie en partenariat avec l’IRD, s’est tenue la table ronde « Pluie et inondations : mieux vaut prévenir ! », en duplex de Niamey, au Niger. Les intervenants, Abdou Ali (Hydrologue, AGRHYMET), Guillaume Favreau (Représentant de l’IRD au Niger), Fatiman Alher (OpenStreetMap Niger), Maria-Helena Ramos (Hydrologue, INRAE) et Gaël Musquet (Hacker et Météorologue, association HAND) ont, lors de ce débat sur la thématique des pluies et inondations, tenté de répondre à la question « Comment prévenir l’enchaînement de ces catastrophes climatiques et quelles solutions y apporter ? ». En effet, le nombre d’inondations a plus que doublé dans le monde durant ces vingt dernières années. Guillaume Favreau explique : « Avec le changement climatique, l’inondation devient difficile à prédire. Nous sommes dans une nouvelle ère, l’ère hydro-climatique. Les précipitations n’ont jamais été aussi intenses qu’aujourd’hui. Au Niger, le niveau des nappes est monté de 20 à 40 mètres ; l’érosion des terres et le débit des fleuves ont atteint des niveaux historiques. Des habitations et villages installés depuis des siècles sont menacés par le changement climatique. » .
L’attitude à adopter pour éviter la noyade n’est pas seulement d’empêcher l’eau d’envahir cultures et villes, expliquent les scientifiques, mais de prévoir l’inondation pour mieux la gérer. Pour cela, des solutions envisageables sont, entre autres, la collecte de données (comme avec l’outil coopératif libre de cartographie « OpenStreetMap » pour déceler plus facilement les zones inondables grâce aux contributions des citoyens), mais aussi une remise en question sur nos manières de construire les villes, et d’occuper les sols : en effet, l’artificialisation et l’imperméabilisation croissante des sols favorisent les inondations.
Revoir la table ronde : ici
Les nouveaux doctorants du projet CECC :
Jhoana AGUDELO RENDON (Colombienne) – Alternance : France et Colombie
Jhoana A. R. a débuté sa thèse en Janvier 2022 sur la thématique « Impacts des changements de la végétation amazonienne sur les précipitations dans les Andes tropicales selon un scénario de changement climatique futur », elle est co-encadrée par Clémentine JUNQUAS (IGE), Paola ARIAS (Universidad de Antioquia) et Jhan-Carlo Espinoza (IGE).
Laurent Pascal Malang DIEME (Sénégalais) – Alternance : France et Sénégal
Laurent D. a débuté sa troisième année de thèse dans le cadre du projet CECC en Février 2022, sur la thématique « Système de surveillance des inondations à l’échelle de l’agglomération de Dakar », il est encadré par Christophe Bouvier (HSM) et Ansoumana Bodian (Université Gaston Berger).
Mahamadi TABSOBA (Burkinabé) – Alternance : France, Bénin et Niger
Mahamadi T. a débuté sa thèse en Février 2022 sur la thématique « Impacts des mesures d’adaptation/mitigation au changement climatique sur la recharge des nappes et les écoulements en zone sahélienne », il est encadré par Jean-Martial COHARD (IGE), Emmanuel LAWIN (Université Abomey-Calavi) et Abdou ALI (Centre Régional AGRHYMET).
Les nouveaux post-doctorants et ingénieurs d’études du projet CECC :
Aïcha ILMI AHMED (Djiboutienne), Ingénieure d’études en France
Aïcha I.A., a débuté son activité sur le projet CECC en Janvier 2022, dans le cadre de l’action « Désagrégation de CMIP 5/6 » qui sera menée à l’échelle régionale sur le Sahel.
Youssoupha TALL (Sénégalais), Post-doctorant au Sénégal
Youssoupha T. a débuté son travail sur le projet CECC en Décembre 2021, dans le cadre de l’Axe « Accompagnement réflexif » du projet.
Quelques publications de référence en lien avec le projet CECC :
Avallone Ellis (2021) Soil Saturation Dictates Africa’s Flood Severity, EOS https://eos.org/articles/soil-saturation-dictates-africas-flood-severity
Chagnaud Guillaume, Geremy Panthou, Theo Vischel, Thierry Lebel (2022) A synthetic view of rainfall intensification in the West African Sahel, Environmental Research Letter, https://doi.org/10.1088/1748-9326/ac4a9
Giannini, A., Salack, S., Lodoun, T., Ali, A., Gaye, A. T., and Ndiaye, O. (2013) A unifying view of climate change in the Sahel linking intra-seasonal, interannual and longer time scales. Environmental Research Letters,https://doi.org/10.1088/1748-9326/8/2/024010
IPCC (2022) Climate Change 2022: Impacts, Adaptation, and Vulnerability. Contribution of Working Group II to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [H.-O. Pörtner, D.C. Roberts, M. Tignor, E.S. Poloczanska, K. Mintenbeck, A. Alegría, M. Craig, S. Langsdorf, S. Löschke, V. Möller, A. Okem, B. Rama (eds.)]. Cambridge University Press. In Press. https://www.ipcc.ch/report/sixth-assessment-report-working-group-ii/
RameshwaranPonnambalam, Victoria A. Bell, Helen N. Davies et al. (2021) How might climate change affect river flows across West Africa?. Climatic Change 169, 21 . https://doi.org/10.1007/s10584-021-03256-0
TramblayYves , Gabriele Villarini and Wei Zhang (2020) Observed changes in flood hazard in Africa, Environmental Research Letters, Volume 15, Number 10https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/abb90
Tramblay, Y., Rouché, N., Paturel, J.-E., Mahé, G., Boyer, J.-F., Amoussou, E., Bodian, A., Dacosta, H., Dakhlaoui, H., Dezetter, A., Hughes, D., Hanich, L., Peugeot, C., Tshimanga, R., and Lachassagne, P. (2021) ADHI: the African Database of Hydrometric Indices (1950–2018), Earth Syst. Sci. Data, 13, 1547–1560, https://doi.org/10.5194/essd-13-1547-2021
Wilcox, C., Vischel, T., Panthou, G., Bodian, A., Blanchet, J., Descroix, L., Quantin, G., Cassé, C., Tanimoun, B., and Kone, S. (2018). Trends in hydrological extremes in the Senegal and Niger Rivers. Journal of Hydrology 566, 531-545, https://doi.org/10.1016/j.jhydrol.2018.07.063
28, 29 et 30 Mars 2022
Le second atelier de lancement régional du projet CECC à l’Hôtel Fleur de Lys de Dakar. Suite au premier atelier de lancement du projet au Niger, fin 2021, un second atelier de dialogue s’est tenu au Sénégal fin Mars 2022. L’objectif de cet atelier était de dialoguer avec les futurs utilisateurs finaux des livrables du projet, pour connaître leur attentes et besoins précis. Ce dialogue doit à la fois permettre de donner de la visibilité au projet dans les pays cibles, mais aussi aux chercheurs du projet à adapter leurs activités. Un article sera consacré à cet atelier dans la 3ème édition de la Newsletter CECC.