Newsletter CECC n°8

Atelier d’échange avec les utilisateurs finaux de l’action «Trajectoires urbaines», à Dakar

L’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint Louis, au travers du projet CECC, ont organisé un atelier multi-acteurs autour des résultats provisoires de l’action portant sur les trajectoires urbaines à Dakar. Cet atelier s’est déroulé sur le Campus UCAD/IRD de Hann-Mariste à Dakar, au Sénégal, les 13 et 14 juin 2024. Il a réuni près d’une vingtaine de personnes d’origines professionnelles très diverses.

D’abord, l’équipe de l’action « Trajectoires urbaines » organisatrice de l’atelier, était composée d’un géographe et d’un doctorant en géographie de l’UGB, d’une hydrologue de l’UCAD, d’une sociologue-démographe et d’un géomaticien de l’IRD[1]. Ensuite, les participant.e.s étaient à la fois issus de l’enseignement supérieur et de la recherche au Sénégal (un économiste, trois géographes et un hydrologue de l’UCAD), de la société civile (Gret et UrbaSen) ou des opérateurs sénégalais (Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire, Centre d’entreprenariat et de développement technique, Centre de Suivi Ecologique, Direction Générale de l’Urbanisme et de l’Architecture et Office National de l’Assainissement du Sénégal).

L’objectif général de l’atelier était de discuter la méthodologie déployée pour élaborer des scenarios de croissance urbaine de la région de Dakar d’ici à 2050, dans l’objectif de les améliorer pour produire des scenarios plausibles. A cet effet, trois étapes ont été nécessaires : 

1. présenter la méthodologie de l’analyse historique de l’occupation du sol et de sa dynamique passée au cours des 25 dernières années à partir de trois années clés : 2001, en 2011 et 2021 ; 
2. exposer la méthodologie ayant conduit à élaborer 3 scenarios de croissance urbaine d’ici à 2050 basés sur 3 types d’hypothèses. Le scenario A poursuit la tendance passée. Le scenario B fait un forçage environnemental, notamment sur la préservation stricto-sensu des zones humides. Un scenario C fait l’hypothèse de l’application stricte des orientations politiques élaborées dans le « Plan de Développement Urbain » de Dakar à l’horizon 2035 ; et 
3. entre ces 2 séances de présentations, discussions et réflexion impliquant l’ensemble du groupe pour réaliser un terrain concerté (Sow et al., 2023) de 5 heures de temps qui a permis, entre autres, de confronter les analyses d’occupation du sol aux réalités du terrain, et donc d’affiner les scénarios.

Organisation de deux ateliers d’écriture par la CARé 

Témoigner sur l’expérience réflexive du projet CECC

Depuis le démarrage du projet, la Cellule d’Accompagnement Réflexif (CARé) du projet, pilotée par Jeanne Riaux, Jean-Christophe Desconnets et Youssoupha Tall, s’est consacrée à l’accompagnement réflexif des chercheurs dans le travail de tissage de relations entre mondes scientifiques et mondes sociaux, en vue d’appuyer l’objectif central du projet reposant sur la mise à disposition de produits à une large gamme d’utilisateurs (scientifiques, décideurs, gestionnaires, bureaux d’étude, politiques).

L’idée de la CARé est de proposer aux chercheurs, tout au long du projet, des moments, des outils et des stratégies pour faire le point sur l’avancée de leurs actions, les difficultés rencontrées, les reformulations ou réorientations nécessaires et les points de blocage à résoudre sur le plus long terme.

À travers un projet d’ouvrage collectif présenté au printemps 2024, l’ambition de la CARé est de valoriser à la fois :

1. Le travail d’accompagnement réalisé dans ce cadre, en présentant une démarche originale proposée par un groupe de chercheurs à d’autres chercheurs (outils de réflexivité, processus de cheminement collectif et analyses compréhensives) ;
2. Un retour d’expérience réflexif sur des pratiques d’interaction science-société variées, plus ou moins abouties, sans viser l’exemplarité mais en cherchant plutôt à identifier, comprendre et documenter les microprocessus qui, mis bout à bout, concrétisent l’engagement des chercheurs dans la société ;
3. Une analyse compréhensive des difficultés, écueils et enjeux de la construction de ce dialogue science/société.

Pour cela, la CARé souhaite poursuivre le cheminement réflexif en accompagnant les chercheurs du projet dans la production de témoignages écrits sur les différents thèmes identifiés comme importants au cours du projet.

Elle souhaite ensuite compiler les éléments produits au cours du projet : matériau ethnographique, retours d’expérience, analyses rétrospectives et ces témoignages, dans un ouvrage invitant le lecteur à cheminer librement dans les récits et analyses pour s’imprégner de l’expérience et des enseignements qui en ressortent en matière de mise en pratique du dialogue science/société.

de g. à d. Marie-Pierre Terrisse, Stéphanie Dos Santos, Arthur Crespin–Boucaud, Romain Leclercq, Christophe Peugeot, Jeanne Riaux, Eric-Pascal Zahiri

Tenue de deux ateliers d’écriture : en juin à Sauve et en Septembre à Claret

de g. à d. Ansoumana Bodian, Théo Vischel, Jean-Christophe Desconnets, Jeanne Riaux, Marie-Pierre Terrisse, Stéphanie Dos Santos, Papa Gueye Sow, Romain Leclercq, Andrew Ogilvie, Youssoupha Tall, Patrick Lachassagne

Soutenance de thèse d’Omar Goudiaby

Omar Goudiaby, doctorant impliqué sur l’action « Gestion multi-objectifs des ouvrages » du projet et dont la thèse a été co-financée par CECC, a soutenu sa thèse de doctorat en Géographie, option Hydrologie, avec la mention « Très honorable » et les félicitations du jury, le mardi 30 Juillet 2024 à l’Université Gaston BERGER de Saint-Louis (Sénégal). Sa thèse portait sur le thème suivant: « Évaluation des produits de précipitations maillées dans les principaux hydrosystèmes du Sénégal : Bassins des fleuves Casamance, Gambie et Sénégal« .

Mahamadi Tabsoba participe à la 25ème Conférence CMWR à Tucson

Mahamadi Tabsoba, doctorant de l’action CECC « Parflow zoomé sur le fleuve Niger » a participé à la 25e édition de la conférence Méthodes computationnelles en ressources en eau (CMWR) à Tucson, du 30 septembre au 3 octobre 2024. L’objectif principal de sa participation était de présenter les résultats de ses recherches sur l’impact des techniques de gestion durable des terres sur les ressources en eau au Sahel.

Parmi les sessions les plus marquantes, il s’est particulièrement intéressé à celles sur l’apport de l’intelligence artificielle à l’intégration de diverses sources de données et à la prédiction dans les bassins non jaugés, ainsi que la mise en œuvre de modèles à base physique pour le transport réactif dans la zone critique. Ces éléments offrent de nouvelles perspectives méthodologiques particulièrement pertinentes pour son travail sur le projet.
Les travaux présentés à cette conférence soulignent selon lui l’importance des données pour la modélisation hydrologique, car leur disponibilité est cruciale pour développer des modèles précis et pertinents. Cependant, la disponibilité des données reste un défi majeur au Sahel, ce qui rend essentiel de renforcer les efforts de collecte de données dans cette région.

Cette participation lui a également permis d’établir et de renforcer des collaborations avec d’autres équipes travaillant sur des problématiques similaires. Les connaissances acquises seront intégrées dans les prochaines étapes de ses recherches, notamment pour l’application du machine learning en modélisation hydrologique.

Mission de terrain de Nilo Lima Quispe au SEI à Bogota (Colombie)

Entre le 12 et le 24 août 2024, Nilo Lima Quispe (doctorant de l’action CECC sur le Lac Titicaca / Andes) a participé à une mission de terrain organisée à l’Institut de l’environnement de Stockholm (SEI-Bogota), dans le but de partager des expériences sur la génération de scénarios climatiques et la gestion de l’eau dans l’Altiplano bolivien-péruvien, où se trouve le lac Titicaca. Le SEI a mis en œuvre, depuis plusieurs années, des projets de recherche appliquée dans le domaine de la gestion de l’eau dans cette région, ce qui est étroitement lié à sa thèse. Le SEI a par ailleurs consolidé un vaste réseau de parties prenantes qui pourrait aider Nilo à améliorer la conception de scénarios de gestion de l’eau, via sa participation aux divers ateliers planifiés dans les prochains mois.

Cette mission a notamment permis à Nilo d’avancer sur l’adaptation d’un outil pour la réduction d’échelle statistique des modèles de circulation globale, et d’échanger sur les scénarios potentiels de gestion de l’eau identifiés par les parties prenantes dans le cadre des projets du SEI. En outre, la mission lui a permis d’élargir son réseau professionnel en établissant des contacts avec des personnes travaillant sur des sujets liés à sa thèse.

Image – Pixabay

Laura Marimbordes
 Ingénieure de recherche à l’IGE (France) – Action « Production de courbes IDF »

Issue de l’école d’ingénieur ENSE3 (Eau-Energie-Environnement) avec une spécialité en hydraulique et hydrologie, Laura a récemment été recrutée en tant qu’ingénieure dans l’équipe Phyrev de l’IGE pour travailler sur la projection climatique des courbes IDF (Intensité-Durée-Fréquence) en Afrique de l’Ouest, dans le cadre du projet CECC. Ces courbes estiment des intensités maximales de pluie pour une durée d’événement et un temps de retour donné à partir de données historiques de précipitations. Une fois projetées, elles pourront constituer un outil d’aide au dimensionnement des ouvrages (réseaux d’assainissement, barrages, …) pour les bureaux d’étude dans un climat futur non stationnaire et ainsi prévenir le risque d’inondation. Ce travail pourra également être valorisé dans le cadre d’une deuxième semaine de formation (déjà initiée en mai 2024) auprès des acteurs locaux sur la non-stationnarité climatique et la projection des courbes IDF. 

Pedro Felipe Arboleda

Post-doctorant à l’IGE (France) – Action « Trajectoires hydroclimatiques régionales PARFLOW »