Ateliers : se former et former à l’analyse des pluies extrêmes et des courbes intensité-durée-fréquence en Afrique de l’Ouest
Du fait de l’intensification du cycle hydrologique en Afrique de l’Ouest, qui est observé depuis plus de 30 ans en accentuant la fréquence des pluies extrêmes et des inondations, le projet CECC soutient un axe de recherche dédié à l’estimation des trajectoires hydro-climatiques et la mise en place d’outils d’aide à la décision pour intégrer ces trajectoires dans la gestion opérationnelle des risques hydrologiques.
Formation de formateurs à Grenoble en mars 2024
Dans ce cadre, l’Institut des Géosciences de l’Environnement a rassemblé du 4 au 12 mars 2024 une équipe de chercheurs et opérationnels sénégalais (Univ. Ziguinchor, ANACIM), béninois (Univ. Abomey Calavi), du Centre Régional AGHRYMET basé à Niamey (Niger) et français (IGE) dans le but de construire une formation sur les méthodes de génération des courbes Intensité-Durée-Fréquence (IDF) [1] en Afrique de l’Ouest.
Il s’agissait d’une part de mettre à niveau les futurs formateurs sur cet outil d’hydrologie statistique utilisé pour dimensionner les ouvrages hydrauliques de protection contre les inondations et dont la demande en Afrique de l’Ouest est particulièrement forte [2]. D’autre part l’objectif était de construire ensemble la démarche et le contenu pédagogique qui constitueront la formation dédiée à un public large d’ingénieurs, opérationnels et académiques ouest-africains.
Ce cercle de collaborateurs créé sur le long terme dans la dynamique des projets AMMA, AMMA2050 et du LMI REZOC a déjà à son actif plusieurs travaux et publications communs sur le sujet des pluies extrêmes et des courbes IDF. En revanche, tous les participants ne se connaissaient pas, notamment entre le Bénin, le Sénégal et le Centre Régional Agrhymet. Cet atelier a donc aussi permis de forger une équipe d’experts régionaux qui aura toute la latitude pour dispenser la formation ainsi créée dans les institutions opérationnelles et universitaires des pays de la sous-région.
Atelier de formation sur les courbes intensité-durée-fréquence Dakar 20-25 mai 2024
Du 20 au 25 mai 2024, l’équipe de l’action « Courbes IDF » en association avec l’ANACIM, a organisé la première édition de cette formation, à Dakar. Une trentaine de stagiaires issus de divers horizons (services météorologiques et hydrologiques nationaux, bureaux d’études en hydraulique, universitaires) ont participé. Encadrés par une équipe de huit formateurs et utilisant des supports pédagogiques innovants mêlant pratique et théorie, les stagiaires ont pu :
- Comprendre l’utilité des courbes IDF dans la prédétermination de l’aléa hydrologique ;
- S’approprier les principes de base pour l’élaboration des courbes IDF ;
- Développer leur expertise sur l’utilisation et les limites des courbes IDF ;
- Découvrir de nouvelles méthodes avancées pour l’élaboration des courbes IDF ;
- Aborder les problèmes d’utilisation et de génération des courbes IDF dans un climat non-stationnaire.
Grâce l’enthousiasme et le dynamisme des stagiaires, partagés par les formateurs, l’événement a permis de former de futurs utilisateurs avertis des courbes IDF et de potentiels futurs formateurs pour d’autres éditions au Sénégal ou ailleurs.
[1]Les courbes intensité-durée-fréquence sont un outil utilisé en ingénierie hydrologique pour représenter de façon synthétique l’intensité de la pluie en fonction de sa durée et de sa probabilité d’occurrence (ou période de retour). Ces informations sont précieuses pour dimensionner des ouvrages hydrauliques de gestion des écoulements en rivière ou en milieu urbain notamment pour limiter le risque inondation.
[2] En Afrique de l’Ouest les courbes intensité-durée-fréquence sont rares ou ont été réalisées dans les années 70-80 dans un climat qui ne correspond plus aux conditions pluviométriques actuelles puisque la fréquence des pluies extrêmes a triplé en 30 ans. La demande pour produire des courbes IDF et les mettre à jour avec les données pluviométriques et les connaissances climatologiques récentes est forte. Elle nécessite aussi de faire monter en compétence les chercheurs, ingénieurs et opérationnels en charge de la gestion des risques hydrologiques afin qu’ils s’approprient les méthodes statistiques associées et puissent valoriser la donnée pluviométrique disponible dans la région.
Les doctorant.e.s CECC à l’Assemblée Générale 2024 de l’EGU
Léna Collet (doctorante de l’action « Focus Eau Verte » au Sahel) a pu y présenter le début de son travail de thèse dans un poster intitulé « Impacts du changement climatique sur les ressources hydrologiques et végétales au Sahel agropastoral » affiché dans la session « Comprendre et modéliser la réponse hydrologique face à la variabilité et au changement climatique ». Elle a également pu assister à de nombreuses autres sessions portant sur les scénarios hydroclimatiques futurs, les systèmes de mousson, les interactions sol-plantes, les méthodes de downscaling, mais aussi des sessions sur l’éthique scientifique.
Nilo Lima Quispe (doctorant de l’action « Fonctionnement hydrologique du Lac Titicaca –et Haut Beni « ) a présenté un exposé oral sur le bilan hydrique et les principaux facteurs de fluctuation du lac Titicaca, dans le cadre d’une session consacrée aux grands lacs et à leurs défis en matière de gestion face au changement climatique. Il a également assisté à des sessions liées à l’hydrologie à l’échelle du bassin versant, abordant des sujets tels que la modélisation de la neige et de la glace, l’irrigation et la modélisation hydrologique, dont beaucoup étaient directement liés à ses recherches.

L’équipe de CECC dans les Andes présente à la réunion annuelle du programme ANDEX
Les membres du réseau hydro-climatique régional pour les Andes (ANDEX) se sont réunis au Pérou du 26 Mai au 1er juin 2024, en marge de la réunion annuelle du comité scientifique du World Climate Research Programme (WCRP). Le réseau ANDEX est associé au groupe de travail Global Energy and Water Exchanges (GEWEX) qui relève du WCRP.
ANDEX a pour objectif d’améliorer la compréhension et la prédiction du climat et de l’hydrologie de la cordillère des Andes. Il réunit un panel de plus de 60 chercheurs des pays andins et ses collaborateurs internationaux. Le réseau ANDEX est co-coordonné par Jhan Carlo Espinoza, chercheur IRD en affectation au Pérou (Institut des Géosciences de l’Environnement de Grenoble, IGE) et Mariano Masiokas, chercheur du CONICET, basé à l’institut IANIGLA (Mendoza, Argentine).
Pour la première fois, le réseau des jeunes chercheurs associé à ANDEX, JovenANDEX, a été réuni à Lima pendant cet événement. À cette occasion, la première session de posters de JovenANDEX sur les recherches en cours dans les Andes a été organisée avec la participation de 30 posters sélectionnés de différents pays Andins. Parmi eux, trois travaux dans le cadre du projet CECC ont été présentés :
- Ricardo Gutierrez (UNALM/IGP, Pérou) : La sècheresse 2022-23 dans l’Altiplano Sud-américain : Effets d’ENSO et flux d’humidité dans le bassin amazonien pendant la saison pré-humide. Co-encadré par Clémentine Junquas et Jhan-Carlo Espinoza.
- Pierina Milla (PUCP, Pérou) (photo de droite) : Changements récents de la saison des pluies dans l’Altiplano Andin et structures de circulation atmosphérique associées (1981-2022). Encadrée par Jhan-Carlo Espinoza.
- Jhoana Agudelo (UGA/UdeA/SENAMHI, France/Colombie/Pérou) : Future projections of summer precipitation-driving mechanisms over the South American Altiplano. Co-encadrée par Clémentine Junquas, Paola Arias (UdeA) et Jhan-Carlo Espinoza
Ces trois travaux font partie de trois articles soumis aux journaux Weather and Climate Extremes (Gutierrez et al ) et Climate Dynamics (Agudelo et al ; Milla et al).
Un jury international composé par des membres d’ANDEX et de la WCRP ont nommé trois posters pour leur clarté et qualité scientifique : Valeria Bedoya (Université d’Antioquia, Colombie), Vianckor Cashpa-Carrion (INAIGEM, Peru) et Pierina Milla (PUCP, Peru), pour son travail sur les types de temps dans l’Altiplano conduit dans le cadre du projet CECC.
Enfin, le comité scientifique d’ANDEX a décidé d’organiser sa réunion annuelle en 2025 à Mendoza, Argentine, dans le cadre de l’année internationale de la préservation des glaciers adoptée par les Nations unies.
Projet éditorial de la CARé : rédaction d’un ouvrage pour témoigner sur l’expérience réflexive du projet CECC
Depuis le démarrage du projet, la Cellule d’Accompagnement Réflexif (CARé) du projet CECC, pilotée par Jeanne Riaux, Jean-Christophe Desconnets et Youssoupha Tall, s’est consacrée à l’accompagnement réflexif des chercheurs dans le travail de tissage de relations entre mondes scientifiques et mondes sociaux, en vue d’appuyer l’objectif central du projet reposant sur la mise à disposition via un portail multi-fonctions de produits destinés à mieux cerner les trajectoires hydro-climatiques de régions cibles de la zone intertropicale (Sahel ouest-africain et transition Andino-Amazonienne) à horizon 2050, à une large gamme d’utilisateurs (scientifiques, décideurs, gestionnaires, bureaux d’étude, politiques).
L’idée de la CARé est de proposer aux chercheurs, tout au long du projet, des moments, des outils et des stratégies pour faire le point sur l’avancée de leurs actions, les difficultés rencontrées, les reformulations ou réorientations nécessaires et les points de blocage à résoudre sur le plus long terme.
À travers un projet d’ouvrage collectif présenté au printemps 2024, l’ambition de la CARé est de valoriser à la fois :
- Le travail d’accompagnement réalisé dans ce cadre, en présentant une démarche originale proposée par un groupe de chercheurs à d’autres chercheurs (outils de réflexivité, processus de cheminement collectif et analyses compréhensives) ;
- Un retour d’expérience réflexif sur des pratiques d’interaction science-société variées, plus ou moins abouties, sans viser l’exemplarité mais en cherchant plutôt à identifier, comprendre et documenter les microprocessus qui, mis bout à bout, concrétisent l’engagement des chercheurs dans la société ;
- Une analyse compréhensive des difficultés, écueils et enjeux de la construction de ce dialogue science/société.
Pour cela, la CARé souhaite poursuivre le cheminement réflexif en accompagnant les chercheurs du projet dans la production de témoignages écrits sur les différents thèmes identifiés comme importants au cours du projet.
Elle souhaite ensuite compiler les éléments produits au cours du projet : matériau ethnographique, retours d’expérience, analyses rétrospectives et ces témoignages, dans un ouvrage invitant le lecteur à cheminer librement dans les récits et analyses pour s’imprégner de l’expérience et des enseignements qui en ressortent en matière de mise en pratique du dialogue science/société.
Dans ce cadre, les premières intentions de contribution des équipes du projet ont été recensées et deux premiers ateliers d’écriture ont été prévus fin juin (27&28 juin) et début septembre (3&4 septembre) dans l’arrière pays Montpelliérain. Ces ateliers s’adressent aux porteurs des actions, leurs co-équipiers et partenaires dans les zones cibles du projet, et permettront de travailler sur la mise en forme des divers contributions et témoignages.
Avancement des travaux sur l’analyse de l’impact des MCS sur les risques hydrologiques en Afrique de l’Ouest
Le résumé des travaux de la doctorante Fatou Josiane Guehi, impliquée dans l’action CECC « Apport des mesures satellitaires » financée par le projet ACE Partners, a été accepté et sera présenté à la prochaine conférence d’Eumetsat en Octobre prochain à Würzburg (Allemagne) sous le titre ‘Analysis of the impact of Mesoscale Convective Systems (MCS) on hydrological risk in West Africa : application to the case study of Niger river floods intensification under climate change.’ Elle a été appuyée par Romulo Juca Oliveira, qui a terminé en Novembre 2023 son post-doctorat dans le cadre du projet.
Ce travail présente les derniers résultats sur les tests de sensibilité du modèle hydrologique MGB aux systèmes précipitants (MCS pour Mesoscale Convective System) qui alimentent le bassin du fleuve Niger durant la mousson. La pluie associée à chaque MCS identifié durant la saison de mousson en 2020 a pu être quantifiée et supprimée, révélant que ces MCS sont les premiers responsables de la montée des eaux à Niamey. La suppression des pluies qu’ils simulent fait totalement disparaître la crue rouge. Dix MCS particuliers se sont révélés être responsables d’une baisse du débit de plus de 50% : ce sont les MCS associés aux plus grands volumes d’eau précipités sur la zone d’étude. Ces MCS sont très rapides, avec de grandes tailles, des sommets très froids et de longues durées de vie. Ces résultats mettent en évidence l’importance des systèmes convectifs de mousson dans le bilan hydrologique du bassin du Niger.
Abstract :
A long term data base of Mesoscale Convective systems (MCS) tracking based on MSG in West Africa is used to study the impact of the number and intensity of convective systems on hydrology. The TOOCAN data base developed by Fiolleau and Roca (2013) provides characteristics of individual convective systems (surface area; minimum IR temperature; etc…) and their trajectory using 40 years of MeteoSat data. This data base is used together with a satellite rainfall estimation product (Imerg for the present study) and a hydrological model, in order to quantify the impact of individual MCS on the Niger discharge in Niamey. Niamey city has been exposed for the last decades to a drastic increase of the floods during the rainy season, and specially to the so-called ‘red flood’ phenomena.
The combined use of Meteosat based MCS tracking and the rain-discharge fully distributed hydrological model allows for the first time to analyze the impact of convective systems intensity but also their space/time dynamics over the hydrological basins. Using this original and new approach the role of most intense MCSs in the genesis of recent extreme flood events is highlighted. The evolution of these hydroclimatic risks over a long period is analysed. Our coupled MCS tracking-hydrometeorological analysis can be used to generate scenarios, suppressing or adding MCS for a given period, or modifying their characteristics. This new tool is interesting to analyze in details the impact of climate variability and change on MCS characteristics and subsequent consequences on hydrological risks.
Organisation d’une réunion de restitution scientifique CECC à Montpellier
Le 22 mai 2024 s’est tenue à HydroSciences Montpellier une réunion de restitution scientifique du projet CECC, à laquelle étaient conviés les porteurs d’action et leurs équipes. Après deux années et demi de fonctionnement où la primauté a été donnée à la mise en route des différentes actions constitutives de CECC et au développement des produits et outils annoncés dans le document de projet, il importait de réfléchir, pour la période finale qui s’amorce, à l’utilisation qui pourra être faite des « produits d’appel régionaux », que ce soit en interne ou en externe (utilisateurs finaux, agences, bureaux d’étude). Cette réunion visait donc principalement à renforcer la transversalité en s’appuyant sur les produits régionaux élaborés dans CECC comme vecteurs d’échange entre actions.
La matinée a été consacrée à la présentation et aux échanges autour des 4 produits régionaux élaborés au sein de CECC (Désagrégation sorties CMIP ; scénarios LULC ; IDF stationnaires actualisées et non stationnaires ; Produits pluie régionaux). L’après-midi a démarré par une session visant à discuter des outils de modélisation du cycle de l’eau (Parflow et SISPAT), utilisés dans CECC pour produire des visions intégrées des différents termes du cycle de l’eau ; la suite de l’après-midi a été consacrée aux activités transversales : un atelier de la CARé, d’une part, et l’avancement de la construction du portail CECC, d’autre part. Une session finale a permis de définir des actions de fin de projet, avec pour objectif de faciliter la diffusion et l’appropriation des produits et outils développés dans CECC.
Au total, 25 personnes (porteurs d’action, partenaires, post-doctorants, doctorants…) ont participé à cette réunion.
En bref :
- 23 au 26/01/2024: Participation d’August Kinglo et de l’équipe de l’action « Aquifères de socle » à l’atelier ASAOnline #1 pour l’amélioration de l’accès à l’eau en Afrique de l’Ouest : ils ont participé à la conception d’un module de formation liée à l’application de l’intelligence artificielle pour la spatialisation des débits ;
- 04 au 08/03/2024 : Participation de Mahamadi Tabsoba (Action PARFLOW) à la 3e édition du Séminaire résidentiel de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte (APGMV) à Ouagadougou ;
- 14/05/2024 : Participation d’August Kinglo (Action Aquifères de socle) à une sortie terrain organisé par L’UMR METIS de l’Université Sorbonne par Valerie Plagnes et Patrick Lachassagne, sur la caractérisation des aquifères de Socle de la Lozère, pour avoir une description du modèle conceptuel des aquifères de socle ;
- 29/05/2024 : Participation d’Asse Mbengue (action Débiaisage de CMIP) à la 2ème édition du Forum « Regards Africains sur les Changements Climatiques » organisée par The Transition Institute 1.5 à Paris.
Alexandre Zoppis
Ingénieur à l’ENSIMAG, Alexandre a commencé son parcours scientifique avec un stage de fin d’étude réalisé au Lab’ot du CNES en 2020, puis a continué à l’IGE dans l’équipe PhyREV où il a travaillé sur la chaîne de traitement PrISM. De 2022 à 2023, il a travaillé comme ingénieur de recherche dans l’entreprise RoCamRoll. Ce sujet de recherche s’inscrit dans la continuité des travaux qu’il a réalisé en 2020 dans l’équipe PhYREV.
Dans le cadre de CECC, l’essentiel du travail d’Alexandre consiste en la manipulation de données Parflow (au format PFB) à travers des scripts Python et à l’exportation des résultats en NetCDF avant de les diffuser sur un ERDDAP (Environmental Research Division Data Access Program) à l’IGE et sur le portail du CECC. Parflow est un outil complexe permettant de modéliser les flux hydrologiques en surface et dans les sols, qui génère en sortie un nombre importants de fichiers bruts difficiles à exploiter en l’état. Son travail consiste calculer de nouvelles informations à partir de ces résultats et à les exporter dans des formats plus accessibles avant de les diffuser. La diffusion et le partage des résultats de recherche géographique sont des thématiques qu’il a déjà abordées et qui l’intéressent particulièrement. Il travaille avec Jean-Martial Cohard et Basile Hector.
Suite à son travail sur CECC, il envisage de démarrer une thèse ou de poursuivre en tant qu’ingénieur d’études dans un laboratoire.
Grisel Quispe
Stagiaire à HSM (France) – Action « Elaboration de scénarios LULC (Land Use, Land Cover) »
Diplômée en ingénierie mécatronique, Grisel a consacré sa thèse à l’élaboration d’un modèle de prévision de la pauvreté en Bolivie à l’aide d’images satellites. Cofondatrice du chapitre « Student Energy UCB », elle a été l’ambassadrice de la Bolivie au Internation Student Energy Summit de 2019, plaidant pour l’implication des jeunes dans la formulation de la politique énergétique de la Bolivie. Bénéficiant d’une bourse d’études pour un bootcamp de vision informatique axé sur les objectifs de développement durable, elle poursuit actuellement un master en apprentissage automatique et en exploration de données à l’Université Jean Monnet, en se spécialisant dans les modèles prédictifs.
Elle acquiert actuellement une expérience pratique grâce à un stage chez HSM portant sur l‘Extraction de connaissances à partir de données textuelles : application aux changements d’usage des sols, encadrée par Arthur Crespin–Boucaud et Christophe Peugeot.
Kate Fadilath
Stagiaire à l’IGE (France) – Action « PARFLOW »
Après avoir obtenu une licence en hydrologie, Kate a poursuivi avec un master en informatique appliquée au changement climatique. Actuellement en première année de master en systèmes climatiques, son intérêt pour la modélisation climatique et la gestion des ressources en eau l’a conduit à se spécialiser dans ce domaine. Son stage porte sur la modélisation hyper-résolue des écoulements autour des systèmes de banquettes. Ce travail est crucial car il permet de mieux comprendre les dynamiques des écoulements dans des environnements complexes, ce qui est essentiel pour la gestion des ressources en eau et la prévention des inondations. La modélisation précise de ces écoulements peut aider à élaborer des stratégies d’adaptation plus efficaces face aux changements climatiques.
Pendant ce stage, Kate travaille principalement sur des simulations avec le modèle hydrologique Parflow. Elle crée des modèles numériques de terrain et reproduit l’écoulement autour de ces ouvrages, avant d’identifier les paramètres équivalent qui permettent de représenter les aménagements et leurs comportement à haute résolution puis étudie l’impact du dimensionnement des ouvrages sur le cycle hydrologique. Elle est encadrée par Basile Hector.
Après ce stage, elle prévoit de continuer son master en systèmes climatiques, et à long terme, de poursuivre une carrière dans la recherche ou de travailler dans le domaine de la modélisation climatique et gestion des ressources en eau.
Riham Faraj
Stagiaire à l’IGE (France) – Action « Aquifères de socle »
Riham est étudiante en 2ème année à l’Ensimag de l’INP Grenoble et travaille dans le cadre de son stage, sous la supervision de Basile Hector et August Kinglo, sur l’utilisation avancée de techniques de modélisation et d’apprentissage automatique, pour anticiper les débits de forage dans les aquifères de socle d’Afrique de l’Ouest. Ces formations géologiques, complexes et hétérogènes, présentent des défis de caractérisation et de modélisation en raison de leur nature fracturée et de leur variabilité spatiale. Ce projet représente une opportunité unique d’appliquer des techniques de pointe dans le domaine de l’hydrogéologie. Cette approche innovante pourrait potentiellement améliorer la précision des prévisions, ce qui est essentiel pour une gestion durable des ressources en eau dans la région de l’Afrique de l’Ouest.
Ses tâches englobent le nettoyage du jeu de données et l’étude statistique de ces données. Elles comprennent aussi la documentation sur différents types de modèles de statistiques et d’apprentissage automatique (spatiaux ou non); le filtrage des données aberrantes et il s’agit aussi de développer des modèles d’apprentissage automatique via la conception et mise en œuvre des modèles adaptés pour prédire les débits de forage, en utilisant des algorithmes appropriés et en ajustant les paramètres pour optimiser les performances; la calibration et validation des modèles et enfin la comparaison de la capacité prédictive des modèles pour fournir une analyse critique des avantages de chacun d’entre eux.
Justine Mandine
Stagiaire au LPED (France) – Action « Trajectoires urbaines »
Justine a obtenu une licence en mathématiques et réalise actuellement un stage de 4 mois au LPED sur la thématique « Les vulnérabilités face aux inondations à Dakar » sous la supervision de Stéphanie Dos Santos et Attoumane Artadji, dans le cadre de sa 2ème année de Master en Mathématiques Appliquées Statistiques à Aix-Marseille Université. Un premier stage en Master 1 également réalisé au LPED avait confirmé son intérêt pour les problématiques géographiques et démographiques sur le continent Africain.
Son étude vise à mettre en évidence la corrélation spatiale entre la densité du bâti et la densité de population à l’échelle des communes d’arrondissements de toute la région de Dakar dans la perspective d’identifier les zones d’expositions et des vulnérabilités des populations face aux inondations. Elle combine l’analyse statistique et spatiale des données démographiques et géographiques, ainsi que l’analyse qualitative d’entretiens de résidents.
Suite à son stage, elle souhaiterait poursuivre dans le domaine de la recherche et pouvoir effectuer une thèse sur des thèmes divers et variés tels que les dynamiques de population, la distribution spatiale des ressources naturelles, la biodiversité, les inégalités sociales ou les disparités éducatives.
Fabrice Messan Lawson
Post-doctorant à l’IGE (France) – Action « PARFLOW »
Après l’obtention de son diplôme d’ingénieur en hydrogéologie en 2012 à l’université d’Abomey-Calavi au Bénin, Fabrice a travaillé en tant qu’ingénieur à l’IRD puis pour l’Institut National de l’Eau (INE) sur des projets visant à garantir un accès à l’eau des populations en Afrique. Il a par la suite soutenu une thèse sur l’ « Estimation des ressources en eau souterraines en zone de socle en Afrique ». Plus récemment, il a piloté un projet de recherche sur les ressources en eau souterraines en zone de socle au Burkina Faso. Ses expériences et travaux de recherche ont tourné autour de la question centrale de l’amélioration de l’accès à l’eau des populations Africaines. Ceci explique son intérêt pour la problématique de la durabilité des prélèvements à gros débits dans les aquifères de socle d’Afrique de l’Ouest abordée dans le cadre de ce sujet de recherche.
Plusieurs villes Ouest-Africaines connaissent aujourd’hui d’importants accroissements démographiques et les milieux ruraux s’urbanisent de plus en plus. Nombre de ces milieux en pleine expansion sont situés en zone de socle où les questions d’accès à l’eau se posent avec plus d’acuité. L’approvisionnement en eau de ces régions se fait généralement par l’exploitation des eaux souterraines au travers des forages qui prélevant « des gros débits » souvent difficile à tenir dans le temps. L’objectif du travail de recherche mené par Fabrice est de diagnostiquer les causes de diminution de ces gros débits, de proposer des stratégies d’amélioration des exploitations en cours afin de les rendre plus durable ; et de proposer des stratégies d’exploitation durable des eaux souterraines par une approche de modélisation. Les résultats de cette recherche devraient permettre une exploitation optimale des ressources en eau souterraine pour un accès durable à l’eau des populations vivant dans ces régions de socle, un besoin fondamental.
Afin de proposer des solutions optimales, il va dans un premier temps diagnostiquer la cause de la baisse des gros débits observée dans l’exploitation des groupes de forage exploités pour alimenter les grandes agglomérations en zone de socle. Par des approches de modélisation, il proposera des dimensionnements de groupes de forages (positionnement, débit de prélèvement) en fonction de la recharge et de son évolution dans le temps. Cela permettra d’optimiser les prélèvements au regard de la recharge naturelle et garantirait une exploitation durable. Les sorties de cette modélisation seront ensuite confrontées à des cas concrets de groupes de forages au Burkina Faso. En cas d’inadéquation entre la recharge naturelle disponible et les prélèvements effectués par les groupes de forages, des pistes de mise en œuvre de la recharge artificielle seront ensuite explorées.
Son ambition après ce travail sur CECC est de mettre ses connaissances et aptitudes au profit d’autres projets de recherche appliqués au développement ou au service d’organismes de développement ayant à cœur la question de l’amélioration de l’accès à l’eau des populations.
Chagnaud, G., Panthou, G., Vischel, T., & Lebel, T., 2023. Capturing and Attributing the Rainfall Regime Intensification in the West African Sahel with CMIP6 Models. J. Climate, 36, 1823-1843. DOI: 10.1175/JCLI-D-22-0412.1
Kouassi, K.JM., Lachassagne, P., Mangoua, O.M.J., Sombo, A.P., Dibi, B. Identifying the origin of springs in weathered-fractured crystalline aquifers using a hydrogeophysical approach. Sci Rep 14, 12977 (2024). https://doi.org/10.1038/s41598-024-63748-8
Lachassagne, P., Dewandel, B. & Wyns, R. Review: Hydrogeology of weathered crystalline/hard-rock aquifers—guidelines for the operational survey and management of their groundwater resources. Hydrogeol J 29, 2561–2594 (2021). https://doi.org/10.1007/s10040-021-02339-7
Ateliers de travail :
Ateliers d’écriture dans le cadre du projet éditorial de la CARé, qui ont pour but d’accompagner l’écriture d’articles, sous forme de témoignages et/ou de retours d’expérience des chercheurs. À l’issue de chaque atelier, les participants auront une première version de leur contribution, structurée et « satisfaisante » pour le ou les auteur(s). Cette première version pourra ensuite être retravaillée avant finalisation.
- Session 2 : Claret / 03 & 04 septembre / Participation en présentiel. Plus d’informations : jeanne.riaux@ird.fr
Participation des équipes CECC à des conférences :
- Mahamadi Tabsoba (Action Parflow ciblée sur le Niger) assistera à la 25ème Conférence sur les Méthodes de Calcul pour les ressources en eau à Tucson (Arizona) en septembre 2024;
- August Kinglo et Patrick Lachassagne (Action Aquifères de socle) participeront au IAH International Congress à Davos (Suisse) en septembre 2024, où ils animeront une session dédiée aux aquifères de socle ;
- Josiane Fatou Guehi (Action « Apport des mesures satellitaires ») se rendra à la Conférence EUMETSAT sur les satellites météorologiques 2024 en septembre 2024